Les SA qui réussissent dans la mode
Le milieu de la mode est sans aucun doute l’un des plus dynamiques et des plus concurrentiels qui soient. Pour y réussir, il ne faut pas seulement compter sur son nom ou sa créativité, il faut surtout savoir bousculer les codes.
Voici quelques petits nouveaux qui y parviennent assez bien :
Vendre à tous, à prix fabricant : l’exemple de Gentlemen Only
Une fois n’est pas coutume, on commence par les hommes. Fondée en 1977, Gentlemen Only a changé radicalement d’orientation marketing au milieu des années 2000. En effet, Alexandre, Paul-Valery et Marie, les trois co-héritiers de l’entreprise familiale décident en 2005 de rompre avec le commerce de gros que leurs parents ont initié et perpétué. Pour le premier, il faut « vendre aux particuliers » car le commerce de gros est en déclin. Pour y arriver, un relooking préalable des rayons était nécessaire : costumes sur mesure, vestes cintrées, pantalons fittés, tenues chics variées. Pour réaliser ces vêtements, la marque s’est tournée vers des matières premières de qualité : exit le lycra et le polyester, Gentlemen Only opte désormais pour du pur coton, du velours et des tissus prestigieux (Cerruti, Reda, Zegna…). La boutique cible essentiellement une clientèle masculine à partir de 16 ans.
Le plus saisissant dans cette aventure, c’est que pour toute publicité, la marque ne compte que sur le bouche-à-oreille et quelques messages sur Facebook. Cela ne l’empêche pas, avec seulement trois boutiques, d’écouler plusieurs dizaines de milliers de produits chaque année, de la rue jusqu’au tapis rouge de Cannes. Mieux, elle s’assure que ses usines ne sont pas situées trop loin du centre de ses affaires. De la sorte, elle peut renouveler ses rayons tous les deux mois.
Made in Chacok, de la maille et du jacquard
A la faveur d’un vent d’audace et de fantaisie, la charismatique Arlette Decok lance au début des années 70 une marque qui deviendra vite emblématique de la côte d’Azur. La créatrice n’a pas peur d’oser une maille décalée, des imprimés hauts en couleurs, un jersey coloré et son audace est vite récompensée. Pour réaliser ses imprimés, la marque fait même appel à des artistes, des dessinateurs textiles et autres génies du dessin. De l’avis de l’un des responsables de la société, ce côté à la fois coloré et fantaisiste fait partie intégrante de l’ADN de la marque.
Aujourd’hui encore, même s’il faut désormais importer certains savoir-faire, la marque a su garder l’aspect très artisanal de ses produits, notamment la maille fine et le tricot jacquard. Elle rêve à présent d’expansion sur d’autres continents (elle réalise des tests en Guinée Equatoriale) et de vulgarisation.
Chevignon, le retour du "old school"
Chevignon a réussi le pari un peu fou de miser sur des collections qui avaient fait leurs preuves dans les années 70 et 80 avant de passer de mode dans les années 90 et surtout 2000. Là où d'autres marques du groupe Vivarte, comme André avec ses chaussures pour femme comme les boots pour femme et les ballerines ou Caroll et ses tuniques pour femme cherchent sans cesse à renouveler leurs collections, Chevignon a fait le choix du rétro et de la nostalgie. Et ça marche ! Du blouson en cuir aux sacs pour homme, Chevignon n'a jamais été aussi performante qu'elle l'est aujourd'hui.
Verywear, à contre-courant de la drogue des soldes
Beaucoup de marques ne peuvent pas se flatter d’un taux de revente avant solde très positif, car le marché en France est « drogué » aux soldes. Après plus de cent ans d’existence, la société fondée par Jean-Louis Devianne en 1882 se porte comme un charme. Cette bonne santé financière et commerciale est due notamment à l’essor de la griffe féminine casual « C’est Beau la Vie ! » lancée en 2012. Grâce à elle et ce, en moins d’un an, les points de vente de la société ont doublé.